Yoko, Takeshi et Isao nous guidèrent dans le dédale du métro tokyoïte pour nous rendre dans le quartier de Shibamata. Les tokyoïtes sont très attachés à ce quartier qui représente encore le « bon et vieux tokyo ». C’était un enchevêtrement de petites rues très animées, bordées de magasins traditionnels. Les commerçants, installés derrière leur comptoir en bois invitaient les passants à gouteur les marchandises de leurs étales. C’est comme cela que nous avons goutés de nombreux produits étranges aux saveurs aussi bonnes qu’indéfinissables. Isao nous tira près d’une boutique qui vendait des insectes à manger. Il distribua un échantillon de grillon caramélisé à tout le monde avec son regard pétillant de défis. Au final, on retient surtout le gout très sucré sans pour autant vraiment distinguer ce qu’on a en bouche.

La rue commerçante se terminait sur le temple Shibamata Taishakuten. Sa porte d’entrée était ornée de bas reliefs en bois et de sculptures très fines et détaillées. Chaque pied de la porte contenait une statue de bois d’un démon. Une fois dans la cour du temple nous avons fait le petit rituel de purification habituelle qui consistait à s’enrober de la fumée qui montait d’un encensoir puis de se laver les mains et la bouche à l’aide d’une écuelle remplie d’eau. Un peu plus loin un montreur de singe faisait son petit numéro.


Nous sommes ensuite allés dans un salon de thé traditionnel situé derrière le temple. C’était un vieux bâtiment en bois avec des tatamis au sol et des poutres apparentes (attention la tête). Il était entouré d’un jardin japonais avec ses arbres taillés, ses pierres et sa petite mare. Comme tous les endroits qui ont un peu de cachet, il y avait des frais d’admission à régler en plus. C’est aussi courant dans les bars et restaurants à thèmes.

Une fois notre commande passée (soupe de haricots rouges sucrés au mochi) nous sommes allées en quête d’une place où nous installer. Il fallait progresser dans le dédale de pièces séparées par des panneaux coulissants en papier. La décoration était très dépouillée, les tables basses étaient les seuls meubles visibles, tout le reste étant caché derrière des panneaux. Nous avons jetés notre dévolu sur une pièce à l’angle du salon de sorte que nous avions deux cotés ouverts sur le jardin. L’ambiance était très calme et reposante. On était en rupture totale avec la ville qui n’était qu’à quelques mètres de là. C’était un vrai bonheur de se relaxer dans ce cadre. Yokko nous avait confié qu’elle avait grandie dans ce genre de maison.

Toutes ces émotions nous avaient données faim mais comme il était relativement tôt (18h), Isoa décida de nous emmener boire un coup à Shinjuku dans le quartier Kabukichō en attendant. Il est réputé pour ses bars à hôtesses et ses yakuzas. Isao quitta soudainement l’avenue principale pour s’enfoncer dans un labyrinthe de rues étroites où s’empilent des minis bars de 5-6 places. Chaque bar avait son style particulier (anglais, latino, américain, gothique, louche). Le quartier se réveillait à peine à cette heure-ci et même Isao peina à trouver un bar ouvert. Au final on échoua dans un bar typé américain qui faisait aussi karaoké. Un verre de bière plus tard, Isao nous entonna avec brio une chanson de Enka.

Sur les coups de 20h, nous nous sommes mis à la recherche d’un restaurant à Okonomiyaki. La base du plat est une omelette au chou, elle est ensuite complétée avec diverses viandes, légumes, crustacés, poissons, œufs pochés puis inondés par des sauces. On s’était installé autour d’une plaque chauffante et le chef était venu pour nous lancer la cuisson des omelettes. Le début de la cuisson n’est pas évident, il faut avoir le tour de main pour que ça ressemble à quelque chose à la fin. C’est ensuite au client de retourner l’omelette pour finir la cuisson. C’était un plat très bon et très convivial.


Les belles photos. Continuez à mitrailler :-)
Ah les Okonomiyaki! C'est trop bon!
Quand vous serez à Kyoto, profitez-en: c'est la spécialité de la région. Ils en font des très bons dans la galerie marchande à l'arrière de la gare.